Ah, le partage ! Vous vous souvenez de cette époque où votre enfant était prêt à déclencher la troisième guerre mondiale pour ne pas donner un seul de ses jouets à son ami ? Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. Dans cet article, nous allons explorer la question du refus de partager chez les enfants et vous donner quelques astuces pour y remédier.
I- Comprendre le refus de partager
Comprendre le refus de partager est essentiel pour aborder ce problème. Les enfants peuvent refuser de partager pour diverses raisons, telles que la peur de perdre leur bien, un sentiment d’insécurité ou simplement parce qu’ils traversent une phase d’égoïsme temporaire. Par exemple, imaginez que la petite Lisa possède un doudou très précieux pour elle, qu’elle considère comme son compagnon inséparable. Un jour, lors d’une visite chez sa cousine, cette dernière lui demande de partager son doudou pour jouer ensemble. Lisa, craignant que son doudou ne soit abîmé ou qu’elle ne puisse plus le récupérer, refuse catégoriquement de le partager.
Il faut reconnaître que le partage est une compétence sociale qui se développe avec le temps, et l’empathie joue un rôle majeur dans cette évolution. Vous pouvez aider Lisa à comprendre que partager n’est pas synonyme de perdre et que son doudou lui sera rendu après le jeu. Vous pouvez également encourager Lisa à ressentir de l’empathie pour sa cousine en lui expliquant qu’elle se sentirait probablement triste et déçue si elle était à sa place et que personne ne partageait de jouets avec elle.
En aidant les enfants à comprendre les raisons sous-jacentes à leur refus de partager et en leur apprenant à se mettre à la place des autres, vous contribuez à développer chez eux des compétences sociales essentielles pour leur épanouissement futur.
II- Quand faut-il s’inquiéter ?
Si votre enfant refuse systématiquement de partager, même avec ses frères et sœurs ou ses meilleurs amis, il peut être utile de creuser un peu plus profondément pour comprendre ce qui se passe. Dans certains cas, cela peut être dû à des problèmes sous-jacents tels que des difficultés à gérer les émotions, des expériences négatives passées liées au partage ou un manque de modèles positifs de partage dans son environnement.
Toutefois, il est essentiel de ne pas confondre un refus ponctuel de partager avec un comportement égoïste généralisé. Un enfant peut être réticent à partager un objet spécifique parce qu’il lui tient particulièrement à cœur ou qu’il a peur de le perdre, sans pour autant être égoïste dans toutes les situations. Il est important de faire preuve de compréhension et de discernement pour ne pas étiqueter injustement un enfant comme égoïste.
En effet, si les parents réagissent de manière inappropriée et étiquettent rapidement leur enfant comme égoïste sans tenir compte des raisons sous-jacentes à son refus de partager, plusieurs risques peuvent survenir. L’un des premiers risques concerne la baisse de l’estime de soi de l’enfant. Il peut commencer à croire qu’il est véritablement égoïste, ce qui peut entraîner une faible estime de soi et un manque de confiance en lui.
De plus, l’enfant peut devenir encore plus réticent à partager s’il se sent incompris et injustement jugé, puisqu’il pense que ses actions seront toujours perçues négativement. Ce comportement peut nuire à ses relations et à son intégration sociale, car les autres enfants et les adultes peuvent également percevoir l’enfant comme égoïste.
L’anxiété et le stress sont d’autres conséquences possibles lorsque l’enfant fait face aux attentes des parents et aux critiques. Cela peut avoir des conséquences néfastes sur son bien-être mental et émotionnel. Par ailleurs, si l’enfant se sent jugé et incompris, il peut devenir moins enclin à communiquer ses sentiments et ses besoins, ce qui peut entraîner une rupture de la communication entre les parents et l’enfant.
III- Encourager le partage
Pour encourager le partage chez votre enfant, il est important de mettre en place diverses stratégies adaptées à son âge et à ses intérêts. Tout d’abord, impliquez votre enfant dans des jeux et des activités qui favorisent la coopération et l’entraide. Les jeux de société, par exemple, sont un excellent moyen de faire travailler les enfants ensemble pour atteindre un objectif commun.
Ensuite, n’hésitez pas à expliquer à votre enfant pourquoi il est important de partager. Vous pouvez aborder des situations concrètes, comme le fait de prêter un livre à un ami pour qu’il puisse en profiter aussi. Discutez des émotions positives ressenties lorsqu’on partage, comme la joie, la satisfaction et le sentiment d’appartenance à un groupe.
Montrez-lui l’exemple en partageant vous-même dans votre quotidien, que ce soit en offrant un morceau de votre gâteau préféré à un ami ou en prêtant un objet à un voisin. Votre enfant apprendra ainsi que le partage est une valeur importante dans la vie et pourra reproduire ces comportements.
Enfin, n’oubliez pas que le rôle du modèle parental est crucial dans l’apprentissage du partage. Les enfants apprennent en observant leurs parents, et votre attitude envers le partage influencera directement la manière dont ils percevront cette compétence sociale. En adoptant une attitude positive et bienveillante envers le partage, vous aiderez votre enfant à développer cette compétence essentielle pour son épanouissement social.
IV- Réagir de manière appropriée
Lorsque votre enfant refuse de partager, réagissez de manière appropriée pour favoriser son développement émotionnel et social. Évitez de le punir sévèrement ou de l’obliger à partager par la force, car cela pourrait renforcer son sentiment de frustration et d’injustice, et nuire à son apprentissage du partage.
Au lieu de cela, privilégiez le dialogue en vous mettant à sa hauteur et en lui demandant calmement pourquoi il ne souhaite pas partager. Encouragez-le à exprimer ses émotions et ses craintes, par exemple en disant : « Je comprends que tu tiens beaucoup à ce jouet, mais peux-tu me dire pourquoi tu ne veux pas le prêter à ton ami pour quelques minutes ? »
Aidez-le ensuite à trouver des solutions pour résoudre les conflits liés au partage. Par exemple, si votre enfant refuse de prêter son vélo à un ami, proposez-lui de mettre en place un système de rotation pour que chacun puisse en profiter. Expliquez-lui que partager peut permettre de vivre des expériences plus enrichissantes et de renforcer les liens avec les autres.
Enfin, renforcez l’empathie en lui montrant comment se mettre à la place de l’autre. Vous pouvez, par exemple, lui demander comment il se sentirait si son ami ne voulait pas lui prêter un jouet qu’il aimerait utiliser. Cela l’aidera à comprendre les émotions des autres et à prendre conscience de l’importance du partage.
En adoptant une approche empathique et bienveillante lorsqu’il refuse de partager, vous aiderez votre enfant à développer son sens de l’empathie, à résoudre les conflits de manière constructive et à comprendre progressivement l’importance du partage dans ses relations avec les autres.
Conclusion
Il est normal que les enfants refusent parfois de partager, mais il est important d’être attentif aux signaux d’alarme et d’intervenir de manière adéquate. N’oubliez pas que le partage est une compétence qui se développe avec le temps, et votre rôle en tant que parent est d’aider votre enfant à grandir sur ce chemin. Alors, la prochaine fois que votre enfant refusera de partager son jouet préféré, souvenez-vous que cette étape est temporaire et qu’avec un peu de patience et d’amour, il apprendra bientôt l’importance du partage.